État des lieux des relations entre l’Union européenne et la Mauritanie

Analyse approfondie 23-02-2017

La Mauritanie, un allié important de l’Union européenne dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, se trouve confrontée à plusieurs problèmes interdépendants en matière de développement: garantir une utilisation efficace des revenus tirés des ressources naturelles, assurer la diversification économique et améliorer sa gouvernance. Les relations politiques difficiles entre les trois principaux groupes ethniques du pays viennent compliquer davantage ces problèmes. Les Beidhan d’origine arabo-berbère représentent moins d’un tiers de la population du pays, mais ont la mainmise sur l’économie et la politique, ce qui en fait le groupe dominant. Les Harratin, le plus grand groupe du pays, sont les descendants de Noirs africains réduits en esclavage par les Beidhan (aujourd’hui affranchis ou encore esclaves). Les Africains de l’Ouest ou Noirs mauritaniens forment le troisième groupe du pays. Les nombreuses tentatives de ce groupe pour affirmer son identité non arabe et réclamer un partage plus équitable des pouvoirs politique et économique a marqué l’histoire de la Mauritanie depuis son indépendance. Les tensions créées par ces divisions constituent un problème à part entière, mais elles peuvent également faire l’objet d’une récupération par les rebelles islamistes violents de la région. L’urgence de la situation est par ailleurs renforcée par la probabilité d’une intensification des effets du changement climatique, intensification à laquelle le pays n’est actuellement pas préparé. Cette analyse porte donc sur les principaux problèmes politiques, économiques et de développement que la Mauritanie doit aujourd'hui résoudre et démontre que ces problèmes ne peuvent être correctement appréhendés qu’en tenant compte de leur évolution historique. Elle examine en outre, sur la base de ces informations, les fondements actuels des relations entre l’Union européenne et la Mauritanie et propose un certain nombre de domaines d’action à prendre en considération, à la lumière du fait que ces relations continuent d’évoluer autour de sujets de préoccupation communs tels que la sécurité et le développement.